La conférence Ouest n’aura jamais été aussi relevée que cette saison. La faute à une période de transfert qui aura largement bénéficié à des équipes déjà supérieures à leurs concurrents de l’Est. Aussi cette saison, le fossé se creuse encore plus jusqu’à qualifier, pour la phase finale, des équipes comme Cleveland qui devrait se contenter de la 9ème place à l’Ouest. A contrario Portland, aujourd’hui déjà assuré d’être en vacance à la fin du mois, se battrait encore pour la 5ème place à l’Est. Les Blazers n’auront pas résisté à la lutte infernale pour la dernière place que se livrent les Mavericks, les Nuggets et les Warriors. Une chose est sûre … une belle équipe quittera la scène NBA 2008 et manquera ce pour quoi chaque joueur se bat pendant 82 rencontres : Les Plays Offs.
Dallas Mavericks : 47v-29d = 62%
Depuis mars : 9d-8v =47%
Le calendrier de la fin de la saison
Dimanche 06 @ Phoenix
Mardi 08 vs Seattle
Mercredi 10 vs Utah
Samedi 12 @ Portland
Dimanche 13 @ Seattle
Mercredi 16 vs New Orleans
Dallas a opéré un gros changement en misant sur le vétéran Jason Kidd. Même si les joueurs qui ont quitté l’effectif des Mavs n’étaient pas indispensables à l’effectif d’Avery Johnson, leurs départs commencent à se faire sentir dans le Texas. Rien à reprocher à Kidd qui tient parfaitement son rang (10 ppg à 42% à 2pts et 50% à 3pts, 10 apg et 6 rpg), ni même aux autres joueurs. Les joueurs de Dallas font le boulot … Mais le collectif ne semble pas vraiment bien huilé et les tensions entre le coach et l’exubérant président, Mark Cuban, commencent à émerger. La preuve : Dallas flirte avec le très moyen depuis le mois de mars, la faute à une vilaine blessure de leur leader allemand mais pas seulement. Avec 9 victoires pour 8 défaites depuis mars, les Mavs ne rassurent pas vraiment leur public. Surtout que, pour une équipe qui aspire au titre, toutes les défaites concédées le sont au dépend d’autres prétendants. Les Lakers à trois reprises, les Rockets, les Jazz et les Celtics ont tous fait chuter les coéquipiers de Josh Howard. Pour compenser, Dallas a du vaincre les Nets, les Bobcats, les Knicks, les Heats et les Clippers. Du lourd en somme : la seule victoire qui pourrait redonner confiance est celle obtenue contre les Warriors de Golden State.
On voit mal comment Dirk Nowitzki and Co vont réussir à franchir les différents obstacles, qui se dresseront devant eux pendant la phase finale, si pendant la saison régulière ils sont dans l’incapacité de battre leurs futurs adversaires. Certes, les Play Offs c’est une une autre saison qui commence. Certes, Dallas, la saison dernière, avait tout renversé sur son passage avant de chuter dès le premier tour contre le 8ème. Wait and see. Ce qui inquiète du côté de Dallas, c’est plutôt l’absence d’un véritable tueur. Un joueur qui prendra la destinée de son équipe sur ses épaules, qualifiera les Mavs pour les Play Offs et gagnera, à lui tout seul, les futurs matchs pour emmener son équipe vers le graal. On connaît la fâcheuse tendance de Dirk Nowitzki à s’écrouler dans les moments importants et tout le monde sait que Jason Kidd n’a jamais été réputé pour être le « clutch player » de l’équipe. Pas de Steve Nash ni de Kevin Garnett et encore moins de Lebron James ou de Kobe Bryant pour dormir l’esprit tranquille. D’autant que, pour s’assurer une place en Play Off, les Mavs devront passer Phoenix dans l’Arizona puis Utah, sur leur terrain, pour finir en beauté à la Nouvelle Orléans où Les Hornets lutteront jusqu’au dernier moment pour garder la première place de la conférence Ouest. Bref, si on prend en compte le rythme de croisière de Dallas du moment, à savoir une victoire sur deux, Mark Cuban doit commencer à se faire des cheveux blancs et espérer que les Warriors ne rentrent pas en feu.
Denver : 46v- 29d = 61%
Depuis mars : 11v-6d = 65% (6v sur 7 derniers matchs)
Le calendrier de la fin de la saison
Samedi 05 vs Sacramento
Dimanche 06 @ Seattle
Mardi 08 @ LA Clippers
Mercredi 10 @ Golden State
Samedi 12 @ Utah
Dimanche 13 vs Houston
Mercredi 16 vs Memphis
Denver lutte pour la dernière place qualificative et, paradoxe déroutant, réalise pourtant une des meilleures saisons de son histoire. Il faut dire qu’avec presque 50 victoires sur la saison, beaucoup aurait misé sur une participation aux Play Offs sans contestations possibles. Allen Iverson, même s’il doit se sentir maudit, le savait en émigrant vers le Colorado. Jouer pour une équipe de la conférence Ouest c’est accepter une concurrence accrue. A vrai dire on ne peut pas reprocher grand-chose aux joueurs de George Karl sur l’ensemble de leur saison. Ses leaders effectuent une belle saison. Iverson (26ppg, 7apg, 3rbg et 2ipg) démontrant ainsi qu’il peut jouer aux côtés d’une autre star. Carmelo Anthony (26ppg, 7rbg et 4apg) confirme tout le bien qu’on pense de lui en y ajoutant un peu plus de maturité que les années précédentes. Kenyon Martin (13ppg et 6rpg) revient peu à peu en force. Marcus Camby remplit à merveille son rôle de dernier rempart (9ppg, 13 rpg et 4 blk !!) quand JR Smith (12ppg, 2rpg et 2apg en 20min) fait office de 6ème homme de luxe. Bref chacun connaît son rôle et chacun s’y tient. Georges Karl drive parfaitement ses tatoués et se paye même le luxe de révéler des joueurs que l’on n’attendait pas à ce niveau (Anthony Carter et Linas Kleiza). Alors, OUI, il serait vraiment dommage de ne pas voir cette équipe tenter sa chance en Play Offs d’ici la fin du mois d’avril.
Mais attention ! Denver n’a pas forcément une fin de championnat si simple que cela. Si Sacramento, Seattle et les Clippers semblent à leur portée, les trois suivants seront révélateurs. Jouer à Golden State, Utah et recevoir Houston est loin d’être une sinécure. Si les Nuggets remportent les trois premiers matchs … alors le chemin leur sera partiellement ouvert. Si faux pas il y a … la pression n’en sera que plus forte. Vu le rythme imposé par la franchise du Colorado depuis 7 matchs (6 victoires dont des victoires contre Dallas, Golden State et Phoenix) on aurait tendance à miser une petite pièce sur Iverson and Co ! Et ce ne serait pas volé d’autant que Denver pourrait jouer New Orleans au premier tour et bénéficier d’une expérience précieuse à ce moment précis de la saison.
Golden State : 46v-30d = 60%
Depuis mars : 11v-8d = 57%
Le calendrier de la fin de la saison
Dimanche 06 @ New Orleans
Mardi 08 vs Sacramento
Mercredi 10 vs Denver
Samedi 12 vs LA Clippers
Lundi 14 @ Phoenix
Mercredi 16 vs Seattle
On serait tenté de dire que les Warriors de Michael Pietrus sont ceux qui ont le moins de chance de participer aux Play Offs ….aux vues de leur effectif dans un premier temps. Moins pléthorique, plus hétérogène, la bande de Don Nelson se base surtout sur un back court fourni (trop ?) et sur un front court qui préfère s’écarter que de jouer dans la peinture. Hormis Biedrins (10ppg et 10rpg) aucun autre Warrior n’aime aller se frotter aux gros. AL Harrington n’a jamais goûté aux luttes sous les paniers, préférant largement faire sortir ses adversaires directs pour les ajuster derrière la ligne à 6.25. Une équipe, qui aligne Mike Pietrus en poste 4, peut-elle réellement prétendre à quelque chose quand on sait combien ce poste de jeu est concurrentiel. Amare Stoudemire, Tim Duncan, Carlos Boozer, Dirk Nowitzki, Pau Gasol, David West, Rasheed Wallace, Kevin Garnett … On va s’arrêter là et constater l’ampleur de la tâche qui attend le staff technique de Golden State.
On serait tenté de dire qu’étant donné l’irrégularité croissante des Warriors, la fin du championnat s’annonce compliquée. Depuis 14 rencontres, les coéquipiers de Baron Davis (22ppg, 8apg et 4rpg) ne sont plus capables d’enchaîner deux victoires de rang. Le « run and gun » a ses limites et la première reste l’adresse. Dans un jour « avec », Golden State est capable de passer 135 points à Atlanta ou 134 à Miami. Dans un jour « sans », ils peuvent en prendre 123 à Phoenix et 122 à Sacramento ou Los Angeles (Lakers) voire d’en inscrire seulement 82 à Boston ou 86 à Dallas. Bref les performances des Warriors sont, pour le moins, fluctuantes. Or, Stephen Jackson (20ppg, 5rpg et 4apg) et les siens vont successivement se déplacer chez les Hornets (sûrement déjà joué à l’heure où vous lisez ces lignes), recevoir les Nuggets et se rendre chez les Suns. Certainement de gros festivals offensifs en perspective. Des victoires ? Moins sûr ! Au rythme d’une victoire sur deux, les Warriors auront à la fin de la saison 49 victoires pour 33 défaites soit 7 de plus que la saison dernière, 15 de plus que sur l’ensemble de saison 2006-2007 et 2005-2006. L’équipe de Monta Ellis (20ppg, 5rpg et 4 apg) est donc clairement en progrès. Mais les progrès pourraient s’avérer inutiles si les Mavs et les Nuggets avaient la mauvaise idée de tenir le même rythme. Golden State n’a plus le choix : ils devront faire chuter un des trois gros qui vont se présenter devant eux et espérer un faux pas de Dallas ou Denver.
On serait tenté de dire que les Warriors n’en sont pas capables. Mais on aurait été tenté de dire que jamais ils n’auraient pu faire chuter Dallas au premier tour des Play Offs la saison dernière. Car la qualité première de cette équipe est le cœur affiché dans les grands rendez-vous et sa capacité à renverser des montagnes que tout le monde juge infranchissables.
Alors d’après vous : Dallas, Denver ou Golden State ? Laquelle de ces trois fantastiques équipes se verra priver de Play Off … J’attends vos paris !