Houston tous sa pour sa ?

Houston, tout ça pour ça ?



22 voilà Houston Houston n'en finit plus d'impressionner sur les parquets NBA où la franchise texane vient de signer sa 22e victoire de suite. Malgré l'absence de Yao Ming, les Rockets sont au sommet de la Conférence Ouest. Et pourtant, le titre NBA devrait leur échapper...

"Vous voulez l'immortalité ? Remportez le titre". Shane Battier refuse de s'emballer. Son équipe de Houston vient pourtant d'inscrire son nom dans les livres d'histoire grâce à ses 22 succès de suite, soit la deuxième plus longue série de la NBA. Paradoxalement, l'allier redoute la fin de saison, encore touché par son expérience universitaire. Lui qui était de l'équipe de Duke auteur du fameux 37-1 en NCAA lors de la saison 1998-1999 avant de chuter en finale contre Connecticut, veut éviter une nouvelle désillusion : "Si on avait gagné cette finale, on aurait été considéré comme l'une des plus grandes équipes de l'histoire. Et nous avons perdu. Résultat : les gens se souviennent juste de nous comme d'une équipe sympa. Pas comme des champions" , regrette-t-il encore.

Bouleversé par cette expérience malheureuse, Battier sait que l'histoire pourrait bégayer. Encore marqués au fer rouge par la blessure de Yao Ming (out pour la saison), les fans texans, malgré les performances actuelles de leurs protégés, le craignent également. Un vrai crève coeur surtout que tous les autres voyants sont au vert. Dimanche, les Rockets ont ainsi réussi à étendre leur invincibilité à 22 matches. Une prouesse qu'aucune équipe n'avait réussie depuis plus de 36 ans et les 33 victoires de rang des Lakers en 1971-72 avec Wilt Chamberlain et Jerry West. Les Texans sont même parvenus à effacer des tablettes les 21 succès consécutifs des Bucks de Lew Alcindor (Kareem Abdul-Jabbar) et Oscar Robertson en 1970-71. Rien que ça.

"Sortis dès le premier tour"

"Même les Bulls et leur saison à 72 victoires - 10 défaites n'ont pas réussi ça. C'est remarquable", se réjouit McGrady, qui a sans doute dans un coin de sa tête le fait que les Bucks et les Lakers avaient terminé leur saison avec une bague au doigt. Mais voilà, ces deux franchises avaient tout pour elles : un pivot dominant et un arrière scoreur. A côté, Tracy McGrady est, lui, désormais bien seul... Aujourd'hui premier de la Conférence Ouest, l'ancienne franchise de San Diego démontre pourtant à chaque match des signes qui donnent de l'espoir. Dix victoires de suite sans Yao Ming. Une confiance a toute épreuve. Une défense de fer digne des Spurs ou des Pistons toujours présente sur les tirs adverses (quatrième défense aux points accordés, deuxième au pourcentage aux tirs des équipes adverses).

Et une formation complète où chaque joueur apporte sa pierre à l'édifice (T-Mac est bien épaulé par Luis Scola, qui se pose presque en candidat pour le titre de rookie of the year, et Rafer Alston, auteur de la meilleure saison de sa carrière). Tous ces ingrédients permettent à Houston de faire la Une des quotidiens. Au grand bonheur de Dikembe Mutombo: "Mes enfants et mes petits-enfants pourront lire dans les livres d'histoire notre performance. C'est ce qui me rend heureux : faire partie de l'histoire", avoue le vétéran, qui joue parfaitement son rôle en défense en l'absence du pivot chinois.

Selon beaucoup d'observateurs, Houston pourrait vite tomber de haut. Et surtout à l'heure des playoffs. "Ils n'iront nulle part. Pas sans un vrai pivot", annonce un des entraîneurs de la Conférence Ouest sous couvert d'anonymat. "En général, il faut chercher pour trouver des défauts aux prétendants comme les Pistons ou les Spurs. En revanche, quand vous parlez des Rockets, le point faible saute tout de suite aux yeux : ils n'ont pas de présence dans la peinture. Ils seront sortis dès le premier tour" , lance Kenny Smith, double champion NBA avec les Rockets aujourd'hui consultant à la TV, avant d'ajouter : "Ce n'est pas manquer de respect aux Rockets. C'est juste être réaliste sur l'apport de Yao Ming." Battier risque encore d'être déçu. Pour l'immortalité, il faudra encore attendre...